Tour d’horizon des différents moyens de guidage en RI

01/10/2022
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Audrey Gandy, MERM en secteur RI au CHU de Grenoble

Les nouveaux plateaux techniques interventionnels multimodaux sont dotés de nos jours d’un large panel d’aide à la navigation et au guidage. De par sa formation, le manipulateur est le plus compétent pour optimiser la mise en place de ces aides avec une prise en soin optimale du patient.

Nous proposons un tour d’horizon de ces aides et du rôle du manipulateur auprès du radiologue opérant.

En salle de RI avec capteur plan (mono ou biplan) et CBCT

Les basiques, appréciés pour des zones peu mobiles (tête/membres/pelvis) ou patient sous AG :

- les « Roadmaps » : DIRECT avec acquisition graphique IV masquée, qui reste ensuite en surbrillance sur l’écran de scopie ; INDIRECT après une acquisition graphique IV simple où le manipulateur choisit la meilleur image IV, selon les besoins du médecin, qui est par la suite mise en surbrillance en scopie ;

- le CBCT (Cone Beam Computed Tomographie) : l’arceau fait une acquisition volumique IV ou non IV par rotation. Deux reconstructions sont possibles, de type scanner ou volumique (qui peut aboutir au 3D Roadmap).

Les spécifiques :

- la fusion d’images 2D/3D : à partir d’une reconstruction 3D injectée antérieure (scanner ou IRM) importée sur la console d’acquisition, le manipulateur fusionne l’image 3D avec la scopie du capteur (dans 2 incidences différentes) pour que celle-ci reste en surbrillance comme un « roadmap ». C’est un grand avantage pour les patients avec une clairance rénale limitée.

- le trajet de vaisseaux point par point : soit à partir d’une image scanner ou IRM IV, soit d’une acquisition CBCT IV, le manipulateur repère le point d’entrée du vaisseau à traiter et son extrémité distale, puis le logiciel calcule et met en surbrillance le trajet à suivre en scopie.

- le guidage d’aiguille : le manipulateur définit le point d’entrée et le point cible, et le médecin peut ainsi voir le trajet de son aiguille dans tous les plans.

En salle de scanner interventionnel 

- le guidage d’aiguille : comme expliqué ci-dessus.

- les aides externes de fusion et guidage spatial pour l’anticipation de la trajectoire de l’aiguille : une acquisition hélicoïdale englobe le récepteur placé sous le patient. Les images sont transmises au robot. Le radiologue suit la trajectoire dans les 2 plans axial et sagittal avec le pointeur émetteur fixé sur l’aiguille. Grâce à cet outil, les contrôles par hélices sont moins nombreux et l’irradiation du patient moindre.

- la scopie, destinée aux gestes "osseux" comme les cimentoplasties : elle permet de voir la progression de l’aiguille et de contrôler en direct la répartition du ciment.

- échographie/fusion scanner, destinée aux cibles mieux visibles sous échographie : il s’agit de la superposition de l’image scanner à l’image échographique.

Avec les avancées techniques actuelles, il est impératif pour les manipulateurs en interventionnel de connaître et proposer les différents outils de guidage aux radiologues, afin d’améliorer la prise en soin du patient. Des formations, avec les ingénieurs d’application ou le DIU de radiologie interventionnelle, permettent d’optimiser leur utilisation, et de faire remonter aux constructeurs les potentielles améliorations.

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