Reportage thorax

05/10/2022
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Reportage séance de communications orales en imagerie thoracique

Valentin Ong, Interne APHP

1 – L’équipe de l’hôpital Cochin a testé les performances d’un algorithme de deep learning pour l’interprétation des radiographies thoraciques. L’algorithme améliorait la sensibilité des lecteurs (plus particulièrement des radiologues juniors et des radiologues généralistes, à un degré moindre des radiologues thoraciques experts) dans la détection des nodules, pneumothorax, masses médiastinales, syndromes alvéolaires et épanchements pleuraux. Point étonnant, l’algorithme en mode « standalone » faisait mieux que le radiologue aidé de l’IA.

2 – L’équipe du CHU de Lille a étudié les anomalies de la microcirculation pulmonaire en tomodensitométrie double énergie chez les patients symptomatiques à 1 an d’une pneumopathie sévère à SARS-Cov2 sévère. Il persistait des défects perfusionnels chez 87% des patients mais également des zones d’hyperhémie dans les territoires sièges de verre dépoli résiduel. L’ensemble de ces résultats suggère un état d’hypercoagulabilité persistant et/ou de lésions microvasculaires chez ces patients.

3 – L’équipe lilloise a également montré l’intérêt du mode « ultra-haute résolution » en scanner par comptage photonique. Les images avaient une résolution de 0,2 mm et permettaient d’améliorer la détection et la caractérisation des anomalies interstitielles fibrosantes débutantes comparativement au scanner double-source, au prix d’une dose moindre.

4 – Le Professeur Martine Rémy-Jardin a par ailleurs exposé l’intérêt du scanner à comptage photonique pour diminuer l’irradiation et la quantité d’iode injectée lors de la réalisation d’angioscanners thoraciques.

5 – L’équipe bordelaise a développé un algorithme d’intelligence artificielle permettant une analyse quantitative précise, rapide et reproductible des différentes modifications structurelles bronchiques retrouvées en scanner dans la mucoviscidose, ce qui pourrait constituer un futur biomarqueur utile pour le suivi des patients bénéficiant des traitements potentiateurs de la protéine CFTR.

6 – Enfin l’équipe lyonnaise a présenté des résultats corrélant le déclin du volume pulmonaire en scanner à celui de la capacité vitale forcée dans les pneumopathies fibrosantes. Ce déclin était corrélé au risque de décès et de transplantation pulmonaire, et plus marqué dans la Fibrose Pulmonaire Idiopathique que dans les autres pathologies interstitielles fibrosantes.

Au total, cette séance nous a offert un très beau panorama de ce que pourrait être la pratique de routine en imagerie thoracique d’ici quelques années. En parallèle elle a permis de montrer montré le dynamisme des équipes françaises dans la recherche en imagerie thoracique.

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